Camarades !
Vous le savez, nous commençons nos discours comme cela. Car oui, vous le savez depuis des générations, nous sommes unis. Et nous voulons que ça continue.
Nous n’allons pas vous dire à vous : fils et filles d’ouvriers et souvent ouvriers vous-mêmes. A vous qui êtes au bas de l’échelle sociale que, comme en géométrie, c’est la base qui porte le sommet. Non, vous ne le savez que trop bien, vous ne le voyez que trop.
Nous n’allons pas vous dire que si ce que nous obtenons en 1 mois il vous faut 1 an pour l’obtenir, ce n’est pas grâce à vous que nous le devons.
A vous qui pensez qu’il faut « laisser faire ceux qui ont fait des études ». A vous qui dites que le Parti a toujours raison.
Nous n’allons pas vous le dire, car nous aimons vous voir venir avec ferveur écouter, pleins d’admiration, nos discours.
Nous n’allons pas vous dire que dans ce monde dominé par le profit, si nous n’obtenions que le salaire moyen des Belges, votre salaire, nous ne serions pas intéressés à faire de la politique. Vous ne le savez que trop bien. Nous n’allons pas vous dire cela à vous qui voyez venir les fins de mois avec anxiété loin des préoccupations de ceux qui aussi parmi nous, ont des villas dans le sud de la France ou spéculent sur l’augmentation rapide du prix des hectares de terre qu’ils viennent d’acheter chez nos camarades des pays d’Europe de l’Est convertis à l’économie libérale mondialisée.
Après toutes ces décennies de combat, nous n’allons pas vous dire qu’il suffit d’une signature, souvent la nôtre, pour vous apporter le salaire minimum à 1500 euros comme chez nos voisins d’un paradis fiscal.
De quoi aurions-nous l’air ensuite à encore chanter l’Internationale et parler de Marxisme, de lutte des classes ?.
Non, vous ne le comprenez que trop, nous vous préparons à la Victoire, au grand soir, et, nous aussi, nous avons des enfants qui attendent de prendre notre succession au Parti.
On ne peut pas ruiner les espoirs de toute une génération !.
Avec nous Camarades, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Fin du discours en chantant en choeur l’Internationale poing levé au Ciel.
Camarades ou le discours incompris - P. Gillon, 13/10/2008