vendredi 15 février 2008

Belgique, la démocratie confisquée


"La Belgique est un pays où on abreuve la population du nord au sud de perpétuelles gesticulations politiques...".
Peut-être pour voir qui aura le premier le courage de dire stop mais le référendum n'y existe pas.

La Belgique est un pays divisé.

Même si certains parlent de Belgique unitaire, il n'en reste plus rien dans la réalité politique : un gouvernement wallon, un gouvernement flamand, un gouvernement pour la région de Bruxelles, un gouvernement fédéral.
Des demandes multiples pour plus d'autonomie et de perpétuelles réformes de l'Etat.
Tout cela pour un pays d'environ 10 millions d'habitants...

Il existe un mal belge.

Celui de vivre dans un pays divisé et d'y vivre sous la domination (la toute puissance) des partis politiques (des présidents des partis politiques).
Vivre dans une particratie et dans le système des amis des amis à tous les étage (le sud du pays, la Wallonie dominée par le socialisme depuis des décennies étant un modèle du genre).

La division belge se présente comme géographique, linguistique et économique entre le nord du pays (la Flandre néerlandophone) et le sud (la Wallonie francophone).
Avec le nord dominant l'économie et le sud, en retard de développement économique avec des taux de chômage records et sous la domination du parti socialiste depuis des décennies.

Il y a bien longtemps que la Wallonie a perdu sa puissance économique (c'est un souvenir du 19ème siècle et du début du 20ème siècle) et peine à garder un semblant d'économie avec l'assistance des millards d'euros des aides européennes (période 2000-2013).
Il est donc exact de dire que les wallons sont assistés, même si cela ne favorise pas leur ego.

D'autres régions d'europe ont obtenus des aides financières de l'Europe.
C'est le cas de l'Irlande qui a enregistré une croissance économique remarquable avec un taux de chômage actuel quasi nul, donc le plein emploi.
On ne peux pas en dire autant de la Wallonie (sud de Belgique).
Il semble plus facile pour un Ministre-Président de la région Wallonne de démissionner suite à l'inculpation et l'incarcération d'un ami de trente ans pour abus de biens sociaux que d'y apporter la prospérité.
Il manque dans cette région le dynamisme (ses taux de chômage records le prouve) qui pourrait essayer de rivaliser un peu avec le nord du pays.

Le socialisme avec son système des amis des amis à tous les étages, les clans, les baronnies locales, le clientélisme, le népotisme se présente comme une grande bureaucratie dans une région de fonctionnaires (pour ne pas dire de pistonnés qui attendent souvent la pension assis derrière un bureau et de fils et filles de untel ou untel des partis untel ou untel, toujours bien placé par et dans le parti).

L'ensemble de la population (passive, comme le courage manque) regarde le spectacle des tribulations politiques accompagnées des promesses, inculpations, incarcérations, démissions de mandataires publics socialistes et scandales multiples.

Que faire ?.

La démocratie (peut-on encore parler de démocratie en Belgique ?) se trouve confisquée par les partis politiques.
Pour rendre cette confisquation moins visible ?.
On organise (avec hypocrisie) la quinzaine de la démocratie.
Avec quelques questions : Pourquoi assiste-t-on à une augmentation des votes pour les partis d'extrême droite ?. Qu'est-ce qui crée ce sentiment de peur et de désarroi ?.

On peut trouver dans la publication Solidaris, n°4 - Août 2006, de la FMSS (mutualité socialiste et syndicale) ces questions posées à Jérôme Jamin, chercheur à l'Université de Liège (Wallonie), à la veille des élections communales d'octobre 2006.

Réponse : "Il y a plusieurs raisons, mais je pense que le régime politique de notre pays engendre en partie ce sentiment de désarroi. Chez nous les partis politiques ont un pouvoir démesuré et finalement ce ne sont pas les élus qui font la politique, mais les partis. Si par exemple une partie de la population veut sanctionner un élu lors d'un vote, cela n'est pas toujours efficace parce que cet élu ne sera pas pour autant nécessairement sanctionné au sein de son parti.
Cela crée un décalage entre les citoyens et la politique, ce qui engendre une perte de confiance
."

NDLR : Il est facile de comprendre qu'il ne suffit pas d'organiser un rassemblement populaire obligatoire que l'on qualifie un peu vite d'élections (et même d'élection directe alors que celui qui aura le plus de voix pourrait ne pas être élu... Une réalité lors des élections régionales en Belgique.) pour gagner la palme de la démocratie.

Quelles sont les alternatives ?.

Réponse : "Il est toujours possible de contester de façon positive, en votant pour d'autres partis démocratiques, en votant pour un élu plutôt qu'un autre, en soutenant des gens compétents, en votant blanc, en ne votant pas, en s'investissant dans des mouvements qui luttent pour le changement dans le respect de la démocratie...".

Encore faut-il que la démocratie ne soit pas confisquée...

Donc, quelles sont les alternatives ?.

Pourquoi pas la (seule) vraie démocratie ?. La démocratie directe. Il manque le courage ?.


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Février 2008

Depuis la publication de cet article, les belges attendent toujours la mise en place du gouvernement fédéral issu des élections législatives de juin 2007 et personne dans la population Belge ne peut dire ce qu'il sera...

Actuellement, un gouvernement intérimaire dans lequel on a fait entrer les perdants des élections législatives belges de juin 2007 (parti socialiste) continue les palabres entre présidents des partis politiques en vue de former, pour le 23 mars 2008, un gouvernement "définitif"...


Lien : ici.



P. Gillon
31/08/2006 Màj : 17/07/2007